Les origines du Catholicisme en France
Publié par France-Trotter le
Les origines du Catholicisme en France
Intro : La France est aujourd’hui une république laïque. Une part importante de ses habitants se revendiquent comme laïc, tandis que les croyants ne sont plus exclusivement des catholiques, ou des protestants, mais ils sont aussi musulmans, juifs ou encore bouddhistes. Malgré le déclin important de la place du catholicisme dans la société et dans le débat public, les traces de son prestige d’antan sont encore bien visibles dans notre quotidien : les saints, les jours fériés, les monuments, les cloches qui sonnent, etc. Cependant, l’origine du catholicisme en France et les différentes facettes de son importance sociale et politique ne sont pas forcément connues. Alors, aujourd’hui nous nous focaliserons sur les origines du Catholicisme en France.
177 : Les Martyrs de Lyon aux origines du catholicisme en France
Les origines du Catholicisme en France furent essentiellement locales et rudes. Aux prémices de sa diffusion, seules quelques petites communautés de fidèles s’implantaient dans le territoire gallo-romain. Les premières traces attestées du catholicisme, en France, remontent au IIe siècle de notre ère dans la région lyonnaise. Elles racontent les persécutions et les martyrs que cette communauté subissait.
A cette époque, la religion en vigueur dans tout l’Empire Romain était une religion idolâtrant l’empereur comme un Dieu vivant. Dans ce contexte, les autorités supportaient mal que des citoyens se détournent du culte impérial. Mais, il faut dire qu’ils appliquaient une répression plus ou moins à la tête du client. Certains autres cultes, ou communautés chrétiennes d’autres villes, n’étaient pas réprimés. Malheureusement pour elle, la communauté chrétienne de Lyon ne profita pas d’un traitement de faveur. Elle dû affronter les foudres des autorités en 177.
La communauté lyonnaise fut interdite d’apparition dans les lieux publiques. Ses membres subirent injures, agressions physiques, vols et même des lapidations de la part des autres citoyens de Lugdunum (le nom latin de Lyon). Puis ils commencèrent à être arrêtés et torturés. Les conditions de détention étaient telles que nombreux sont ceux qui périrent dans les geôles des autorités. Certains, comme Maturus, Santcus et Blandine, furent même jetés aux lions dans l’amphithéâtre de la ville.
Au total, ce ne serait pas moins de 46 chrétiens qui y laissèrent leurs vies. 22 par décapitation, 6 jetés aux lions, 18 morts en prison. Cependant, il faut faire attention avec ces chiffres car ils ont été annoncés par des commentateurs ayant vécu à époque postérieure à cet événement.
250 : Saint-Saturnin de Toulouse, l'évêque martyr
Un siècle plus tard, la situation n’était toujours pas reluisante pour les chrétiens de la Gaule Romaine, puisqu’en 250, un autre martyr paya sa foi de sa vie. Il s’agit de Saturnin, premier évêque de Toulouse. Même si, comme pour Lyon, les sources ont été écrites a-posteriori et qu’il faut ajouter une touche de légende, il fut lui aussi un martyr.
Le parcours de Saturnin de Toulouse commença à Rome. Le pape lui confia une mission : sillonner la Gaule pour l’évangéliser. Après un long périple l’amenant, notamment, à Nîmes et en Espagne, il s’implanta à Toulouse pour y continuer sa mission. Mais en 250, les prêtres du culte impérial de la ville se plaignirent de nuisances provoquées par Saturnin. Ils affirmèrent que ses activités nuisaient aux bonnes visions des oracles. Pour y mettre fin et pour restaurer les visions des oracles, les prêtes demandèrent à Saturnin de sacrifier un bœuf au nom de l’Empereur. Ce qu’il refusa au nom de ses croyances.
Les prêtres décidèrent alors, d’attacher Saturnin au taureau qu’ils allaient sacrifier, dans un but non identifié. Est-ce que c’était pour le tuer, l’humilier ou encore autre chose ? Rien ne nous ne permet de l’affirmer. Ce qui est sûr, c’est que le taureau n’apprécia pas la situation. Tout d’un coup, il fut pris d’une rage folle et s’échappa à vive allure en traînant, au sol, le pauvre Saturnin toujours attaché à lui. L’évêque succomba rapidement d’un choc à la tête et son corps fut traîné jusqu’à l’extérieur de la ville par le taureau toujours enragé. La légende raconte, aussi, que son corps fut récupéré et enterré par deux jeunes femmes à l’endroit même où il fut retrouvé et ce malgré la vindicte populaire qui voulait se débarrasser du corps.
451 : Sainte-Geneviève et la fuite des Huns d'autres origines du catholicisme en France
Avec le temps, le sort des chrétiens finit par s’améliorer. Deux siècles auparavant, ils étaient considérés comme des gens inférieurs. Mais à la fin du Ve siècle, ils étaient traités comme des citoyens ordinaires, voire comme des sauveurs. Ce fut, notamment, le cas de Sainte-Geneviève et des siens, quand ils protégèrent Paris contre les Huns.
Geneviève de Paris, était issue d’une puissante famille gallo-romaine de la ville. Très jeune, elle se fit baptisée et décida de consacrer sa vie à Dieu mais sans oublier ses propres obligations familiales. A la mort de son père, elle hérita de ses fonctions politiques et devint membre du conseil municipal. Deux siècles auparavant, cela aurait été une chose bien impensable pour une chrétienne. Elle profita de sa position pour protéger la ville, en ces temps d’effondrement de l’Empire, et pour mettre en avant sa foi.
Sa principale réussite se déroula en 451, lors de l’arrivée des Huns aux abords de Paris. Elle exhorta les hommes de rester tenir la ville car dans tous les cas, elle et d’autres femmes chrétiennes resteraient prier Dieu pour qu’il leur vienne en aide. Son discours fut efficace puisque les hommes restèrent défendre Paris et la légende raconte que ses prières furent si fortes que Dieu fit en sorte d’éloigner les Huns loin de Paris.
Elle est aussi connue pour avoir honorer la mémoire de Saint-Denis, le premier évêque de Paris, lui aussi martyr chrétien dont j’aurais pu parler précédemment.
496 ou 507 : Le Baptême de Clovis et les origines du catholicisme à l'échelle nationale
Comme vous l’avez constaté, la place des chrétiens dans la société a évolué entre les martyrs de 177 et Sainte-Geneviève en 451. Cependant, le christianisme n’était toujours pas porté par les autorités politiques en place au niveau national (terme anachronique ici). Il ne l’était que par différentes communautés locales. Pour le voir porté à l’échelle du « pays », il fallut attendre la dissolution de l’Empire Romain en 476, puis l’intronisation de Clovis comme Roi des Francs en 481.
A l’origine, Clovis n’était pas un croyant, même si cela ne l’empêchait pas d’être conciliant avec les chrétiens. Il avait le futur Saint-Rémy comme son conseiller politique, par exemple. Ce fût son pragmatisme politique qui le fit se convertir. En 492, il épousa la princesse Clotilde, une fille du Roi de Burgonde, ancêtre de la Bourgogne, pour pacifier leurs relations. Elle qui était une fervente croyante le poussa à se convertir, sans réel succès.
Pour les Francs, le seul élément qui importait, c’était le champ de bataille. Peu importe la divinité adorée, tant qu’elle apportait la victoire. Et justement, c’est ce qui fit basculer définitivement Clovis dans la foi chrétienne. En 496 à la Bataille de Tolbiac ou en 507 à la Bataille du Vouillé (les historiens ne sont pas d’accord entre eux), Clovis et son armée ont frôlé la déroute. Dans un dernier espoir, il en appela au Christ et promit sa conversion en échange de la victoire. Miraculeusement, son adversaire décéda sur le champ de bataille et son armée se dispersa. Clovis l’emporta.
Il honora donc sa promesse et se fit baptiser avec ses 3 000 soldats, à Reims, par l’évêque Rémy, futur Saint-Rémy. C’est ainsi que le christianisme devint la religion de tout le royaume et que l’Eglise se fit enfin reconnaître.
Les principales villes aux origines du catholicisme en France
Retrouvez les principales villes aux origines du catholicisme en France dans mes Cartes aux Trésors. Nous découvrirons ensemble leurs plus beaux monuments.
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