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Mon aventure France-Trotter
L'amour du voyage historique
Mon aventure France-Trotter est le mélange de mes deux grandes passions. L’Histoire de France et le voyage, local, évidemment. Sac sur le dos, téléphone chargé, billet de train composté, je suis toujours prêt à arpenter les rues d’une nouvelle destination en plongeant dans son histoire. Et aujourd’hui, je vais vous raconter cette aventure France-Trotter.
J’ai regardé les premières colonies romaines s’implanter à Lyon après avoir accompagné Vercingétorix déposer ses armes à Alésia. Je me suis incliné devant la beauté des remparts de La Rochelle en y imaginant encore le blocus de Richelieu. Et encore, ce n’était rien face à l’impressionnant Mont-Saint-Michel se dressant fièrement face à la mer et aux sièges anglais. Malheureusement, d’autres normands n’ont pas su résister à la domination de la perfide Albion. C’est Jeanne qui me l’a dit sur la place du Vieux-Marché à Rouen. Mais bon, à une autre époque j’étais bien content de voir débarquer les anglais en Normandie. Merci Montgomery pour Caen, vos sacrifices sont gravés dans la pierre du mémorial.
Bien sûr, je ne nous vous oublie pas Général Leclerc. J’ai salué notre drapeau tricolore flottant, comme promis, au sommet de la Cathédrale de Strasbourg. Il parait que c’est la plus haute de France et elle n’a rien a envié à la Cathédrale d’Amiens, la plus vaste du pays. Personnellement je n’ai pas réussi à les départager, elles sont toutes aussi somptueuses l’une que l’autre. Au passage, j’en ai profité pour rendre visite à Jules Verne dans sa maison originale. C’était un super moment. Il était tellement passionné par Nantes, sa ville natale, que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller la visiter.
En y mangeant mes Biscuits Nantais devant la tour LU, j’ai eu la chance d’apercevoir la Duchesse Anne sur les remparts de son château. Qu’est ce qu’elle aimait sa Bretagne ! Je regrette un peu d’être allé chercher François d’Angoulême pour l’accompagner sur le trône de France en 1515. Mais beaucoup moins quand il m’a invité au Château de Fontainebleau. Au détour d’un des magnifiques salons, j’ai eu la chance de croiser l’Empereur pour la deuxième fois. Je me souviens encore de notre première rencontre au Château de Rambouillet. Quelle tristesse de le voir, dorénavant, reposer sous le Dôme des Invalides.
Heureusement pour moi, depuis le Fort de Brest, j’ai réussi à assister à l’arrivée triomphale de son neveu, Napoléon III, dans la rade. Étonnamment, quatre ans après, à Chambéry, les savoyards réunis devant un Hôtel de Ville tout rose, n’étaient pas très contents des résultats du plébiscite. Je ne comprends pas pourquoi ils ne voulaient pas être rattacher à la France. Et au fond de moi, je me demande s’ils ont pensé aux habitants de la République de Mulhouse qui subirent un sort similaire en 1798.
Cependant tout le monde n’est pas déçu de rejoindre la France. Quand les premiers trains, en provenance de France, entraient dans la très somptueuse Gare de Metz, c’était la liesse populaire. Mais à quel prix ? Je n’étais pas dans les tranchées avec nos poilus. Je n’en suis pas moins ému devant tous les stigmates de la guerre à Verdun et ses environs. L’âme de nos soldats habitent encore le Mémorial de Verdun et l’Ossuaire de Douaumont. Si seulement la Grande Guerre n’avait pas ravagé l’est de la France. Et dire que j’ai vu les gargouilles de la Cathédrale de Reims cracher le plomb d’un toit enflammé par les obus allemands.
Cette cathédrale, je l’ai visité 34 fois, à chaque sacre royal. C’est toujours aussi étrange d’accompagner le Roi vers la gloire. Surtout lorsqu’il faut l’accompagner quelques années plus tard vers sa dernière demeure en la Basilique de Saint-Denis. Enfin « quelques » ça dépend pour qui. Parce qu’avant y d’emmener le Roi Soleil j’ai eu le temps de faire des choses en 72 ans. J’ai vécu les nombreuses festivités du Château de Versailles dans les jardins ou dans la Galerie des Glaces. J’y ai rencontré le célèbre Vauban pour qui je me suis pris d’admiration. Ensemble nous sommes partis conquérir Lille au nom du Roi. Quel malin plaisir de se dire qu’ils avaient construit la Vieille Bourse pour la leur prendre peu de temps après.
Avec Vauban nous avons aussi construit les formidables fortifications de Dunkerque. Jusqu’à leurs destructions, elles ont fait de la ville une véritable place forte. Jean Bart et ses corsaires n’en diront pas le contraire. A bord de leurs trois-mâts, nous avons chassés et coulés les navires anglais avant de ramener notre butin dans les ports de corsaires les plus opulents. Que dire devant la butte fortifiée de Boulogne-sur-Mer ou au pied des sublimes remparts de Saint-Malo dominant la mer ? Certainement la même chose qu’en s’amarrant en face de la Place de la Bourse de Bordeaux ou dans le Vieux-Port de Marseille.
En même temps comment résister à la beauté de ces forts urbains ? Le Fort Saint-Jean de Marseille en est un exemple. Mais le Château d’Angers, dans la capitale des Plantagênets, ou le Fort de la Bastille, au sommet de Grenoble, la capitale des Alpes, sont de vrais cadeaux architecturaux. Cependant, aucun de ceux là ne peut avoir autant de mystères que le Palais des Papes d’Avignon. J’y ai mené tellement d’intrigues avec nos papes français au XIVe siècle. C’était une autre époque.
Et, je viens de me rendre compte qu’on n’avait toujours pas manger ! En même temps, j’hésite encore. Dois-je déguster une bonne galette devant l’atypique Hôtel de Ville de Rennes ou vais-je succomber à la gourmandise des macarons nancéiens sur la Place Stanislas ? A moins que je n’opte pour une fougasse aux fritons, Place de la Comédie, à Montpellier ? Je crois que je vais finir par aller voir Dom Pérignon à Épernay. Il veut me faire goûter le fruit de sa nouvelle invention ! Un champagne d’une qualité unique.
Bon. Maintenant il faut que je me remette en route. Je vais philosopher un peu en digérant tout ça. Par chance, j’ai croisé Diderot sur les remparts de Langres. Qu’est-ce que c’est agréable de discuter avec une telle vue sur la Vallée de la Marne. J’ai l’impression d’avoir une vie en rose. Un peu comme les toulousains avec leur Ville Rose. C’est Antoine de Saint-Exupéry qui me l’a fait découvrir. Le Capitole, le Dôme de la Grave, quelle beauté. Mais la visite fut courte. Il devait partir le jour-même avec l’Aéropostale. Ils n’avaient peur de rien les pionniers de l’aviation à bord de leurs machines volantes.
Dommage qu’elles furent transformées en machine de la mort. A la Libération je n’ai plus reconnu la Californie Bretonne. La Royal et l’US Air Force avaient pilonné Saint-Nazaire parce que les allemands y avaient bâti une immense base sous-marine là-bas. Quelle tristesse. En revanche, à Calais c’était beaucoup plus drôle. Avec mes camarades anglais qu’est qu’on c’était amusé à faire croire aux allemands qu’on allait débarquer là-bas au lieu de la Normandie.
Enfin si Gambetta m’entendait, je pense qu’il ne serait pas très content. Il faut dire qu’on n’en menait pas large lorsque l’on a fui Paris en ballon en 1870. On devait absolument rejoindre la Délégation Gouvernementale de Tours pour organiser la résistance contre la Prusse. Je n’ai pas eu beaucoup le temps pour profiter de ses monuments et de la plus gare de France.
Cette période délicate m’a rappelé le tournant de la Guerre de Cent Ans. Je me souviens avoir vu Charles VI signé un infâme traité avec les Anglais. Quel horrible moment. J’étais dans la Cathédrale de Troyes et je l’ai vu Phillipe le Bon, trompé le Roi. Tout ça pour donner les droits de la couronne aux anglais. J’avais pourtant essayé de le raisonner. J’ai même fouillé, de fond en comble, le Palais des Ducs de Bourgogne de Dijon, afin de l’en dissuader. En vain. Heureusement, de passage à Domrémy, j’ai aperçu Jeanne et j’ai compris qu’elle nous sauverait.
J’en ai donc fait du parcours depuis le début de cette aventure France-Trotter. Les plus belles routes de France m’ont dévoilé tous leurs secrets. Les jeux des Arènes de Nîmes au bout de la Via Domitia. Le très important ravitaillement des poilus au bout de la Voie Sacrée. Le retour de l’Empereur au bout de la Route Napoléon.
Et maintenant, je continue mes recherches de nouvelles destinations pour en apprendre et en voir toujours de cette douce France. A bientôt, pour les nouveautés de l’aventure France-Trotter.
