La mise au pas des Etats Allemands

Publié par France-Trotter le

La mise au pas des Etats Allemands

Intro : Le couple Franco-Allemand est la relation diplomatique, et la coopération politico-économique, moteur de l’Union Européenne. Ces deux nations s’accordent sur de nombreux sujets pour faire avancer la construction européenne. Il existe même un conseil des ministres franco-allemand. Une situation, inenvisageable au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, qui fut permise par une réconciliation relativement inédite dans l’Histoire. Cette animosité franco-allemande originelle remonte à une période bien plus ancienne. Elle commença réellement par la mise au pas des états allemands durant l’Empire, comme nous allons le voir aujourd’hui.

En 1789, la Révolution éclata en France. Elle provoqua de nombreux chamboulement dans le jeu d’influence des puissances européennes. Juste avant celle-ci, la France était un puissant royaume allié de l’Archiduché d’Autriche et du Saint-Empire-Romain-Germanique. Néanmoins, cette alliance nouvelle, instaurée en 1756, allait rapidement être balayée. Les monarchies européennes, dont l’Autriche, se satisfirent d’un affaiblissement politique et d’une Convention Française pacifiste. Alors quand la France repartit en guerre dans le but de répandre la Révolution à travers toute l’Europe, elles s’y opposèrent toute.

1792 – 1795 : La première mise en déroute des allemands

Deux mois après la fuite à Varennes, l’Archiduc d’Autriche Léopold II et le Roi de Prusse Frédéric-Guillaume II signèrent la déclaration de Pillnitz. Les deux puissances du Saint-Empire lancèrent un appel aux autres royaumes pour remettre Louis XVI sur son trône. Les belliqueux Girondins, alors au pouvoir en France, en firent un causus belli pour déclarer la guerre à au Saint-Empire et à la Prusse, dès 1792.

Les armées françaises y perdirent rapidement pied et les allemands progressèrent en menaçant Paris. Heureusement, le Maréchal Kellerman les stoppa héroïquement à la Bataille de Valmy, le 20 Septembre 1792. Cette victoire permit la proclamation de la Première République. Elle empêcha aussi l’invasion du territoire national. Cependant, la guerre était loin d’être gagnée et la situation se détériora avec l’exécution de Louis XVI. Le pays était alors encerclé par la Première Coalition qui voulait le faire plier. Seule lueur positive, en mars 1793, la ville allemande de Mayence fit sécession et demanda son intégration à la France. La demande fut rapidement annulée par le siège mis en place par les prussiens.

Ensuite, le conflit se durcit encore, et son issue était toujours incertaine. Néanmoins, à la fin de l’année 1794, la guerre tourna à l’avantage des français, lorsque la Prusse signa l’armistice pour des raisons financières. Puis, début 1795, la Hollande fut envahie et transformée en république, tandis que l’Espagne prit l’eau et signa aussi l’armistice.

Dès lors, il ne restait plus que le Royaume-Uni et le Saint-Empire contrôlé par l’Autriche, que Napoléon Bonaparte mit en déroute. Le nouveau Général de l’Armée d’Italie défit, contre toutes attentes, les armées autrichiennes. Ainsi, la guerre prit fin par le traité de Campo-Ferino du 18 octobre 1797, sans pour autant apaiser les tensions.

Le Moulin de Valmy
Le Moulin de Valmy était au coeur du champ de bataille en 1792

1806 : La mise au pas des Etats Allemands avec la Confédération du Rhin

Le conflit contre l’Autriche et le Saint-Empire reprit une première fois, en Italie, avec la Guerre de la Deuxième Coalition (1798-1802). Cependant, la guerre ne revint en Allemagne qu’en 1805, lors de Guerre de la Troisième Coalition. Depuis 1803, la guerre avait repris contre les Anglais et en 1805, la Grande Armée Française était amassée au Camp de Boulogne pour préparer le débarquement au Royaume-Uni.

Pour contrer cette menace, les anglais formèrent une nouvelle coalition, contre la France, avec la Russie et l’Autriche. Les états allemands se retrouvèrent au cœur du jeu diplomatique. Le Royaume de Prusse, le plus puissant, courtisé par les français et les russes, ne s’engagea pas dans le conflit, malgré des propositions intéressantes de l’Empire Français. Les autres états allemands, eux, se rallièrent à l’Empire lorsque la Grande Armée les traversa durant sa marche forcée en direction de l’Autriche. La Bavière, la Westphalie et Bade rejoignirent ainsi le camp français.

Lors de cette guerre, Napoléon remporta plusieurs victoires éclatantes dont Ulm et Austerlitz, le 2 décembre 1805. Cela obligea la Troisième Coalition à faire la paix à Presbourg. Au cours des négociations, Napoléon signa une alliance perpétuelle avec les trois états allemands l’ayant rejoint. Avant d’entériner la fin politique du Saint-Empire lors du traité de Presbourg, du 26 décembre 1805.

Afin de combler ce vide politique, en Allemagne, et de créer une zone tampon avec la Prusse et ses autres rivaux, Napoléon créa la Confédération du Rhin, le 12 Juillet 1806. 16 anciens états de l’ancien Saint-Empire la rejoignirent alors que la Prusse et l’Autriche refusèrent d’y participer. Cette Confédération fut principalement pensée comme une alliance militaire. Dorénavant, les États membres devaient fournir à la France un nombre importants de soldats à la Grande Armée. Ce fut la première mise au pas des états allemands.

1806 - 1807 : La mise au pas des Etats Allemands de Prusse et de Saxe

Comme nous l’avons vu, la Prusse resta neutre lors de la guerre et refusa d’intégrer la nouvelle confédération. Malgré ses craintes envers la France, elle signa un traité d’alliance défensive et offensive avec l’Empire Français, le 15 février 1806. Ce traité ne restera pas longtemps en vigueur puisqu’il s’annula le 26 septembre, de la même année, lorsque le Roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, lança un ultimatum à la France.

En effet, au cours de l’année 1806, Napoléon avait encore davantage installé son hégémonie sur le continent. Il envahit le Royaume de Naples, créa la Confédération du Rhin et fusionna certains territoires allemands et hollandais pour en faire des royaumes pour les membres de sa famille. Le Royaume-Uni, bien décidé à ne pas le laisser faire, monta une nouvelle coalition avec la Russie et la Prusse auquel se rajouta les états allemands qui ne participèrent pas encore à la Confédération, la Saxe et le Brunswick.

Cette Quatrième Guerre de Coalition se termina très vite pour les Allemands non confédérés. Les Français et leurs alliés de la Confédération du Rhin les mirent en déroutent, le 14 octobre 1806, à Iéna et Auerstaedt. 19 jours après le début des combats, Napoléon entrait à Berlin.

Les conséquences furent terribles pour les non-confédérés. Le Royaume de Saxe, fidèle allié de la Prusse intégra la Confédération du Rhin pro-française quand elle comprit l’inéluctabilité de sa défaite. Le sort de la Prusse, réglé lors du Traité de Tilsit du 9 Juillet 1807, fut quant-à-lui désastreux. Napoléon lui prit la moitié de son territoire et de sa population, au profit du Royaume de Westphalie créé de toute pièce pour son frère Jérôme.  Evidemment, la Prusse dût aussi se soumettre au blocus continental que Napoléon instaura par le Décret de Berlin en novembre 1806.

1809 – 1812 : Les allemands intégrés à la Grande Armée

Dès lors, la mise au pas des états allemands fut totale. Ils intégrèrent tous la Confédération du Rhin, hormis la Prusse toujours hostile à la France mais maintenant très démunie. En vertu des traités qui liaient la Confédération du Rhin à l’Empire Français, des troupes allemandes composèrent la Grande Armée Napoléonienne, surnommée à présent l’Armée des Vingt Nations.

Cette armée européenne fit ses premières preuves pendant la Guerre de la Cinquième Coalition opposant la France et ses alliés allemands, à l’Autriche et ses alliés italiens et anglais. En réalité, cette guerre fut essentiellement une guerre franco-autrichienne. Elle fut relativement expéditive bien que tumultueuse et elle eut pour point d’orgues la bataille de Wagram. Elle se conclut par le Traité de Schönbrunn signé le 14 octobre 1809. Ce traité offrit une bonne partie de l’Empire Autrichien aux alliés de la France et la fille de l’Empereur, Marie-Louise d’Autriche, à Napoléon. Néanmoins, la guerre a aussi eu ses points négatifs. La mort d’un certain nombre de vétéran de la Grande Armée et la naissance du nationalisme allemand auront leurs importances par la suite de l’Histoire.

Cette Armée des Vingt Nations ne participa pas à la Guerre d’Indépendance Espagnole mais fut enrôlée lors de la campagne de Russie de 1812. Comme vous le savez tous, cette campagne ne fut pas d’une très grande réussite. L’armée russe recula en permanence et pratiqua la politique de la terre brûlée. Le 17 août 1812, la Bataille de Smolensk fut meurtrière. Moscou fut incendiée par les russes lors de son occupation par la France. L’hiver russe et la bataille de Bérézina du 29 novembre 1812, mirent fin aux espoirs français. La Grande Armée se délita et la confiance en Napoléon fut grandement érodée.

Le Château de Schönbrunn à Vienne
Le Château de Schönbrunn à Vienne où fut signé le traité en 1809

1813 – 1814 : La revanche allemande

La guerre ne s’arrêta pas après la Bérézina. L’armée du Tsar lança la poursuite de la Grande Armée. La Russie espérait, avec la déroute française, un retournement des alliances allemandes et l’entrée en guerre des prussiens. Elle misait sur la perte de la moitié des effectifs allemands engagés dans la Grande Armée et les privations que le blocus continental entraînait pour le commerce vital.

Le 11 mars 1813, les russes entrèrent dans Berlin et la Prusse s’engagea dans le conflit le 16. Ils furent rejoints par certains duchés allemands tandis que la majorité de la Confédération resta fidèle à Napoléon. Pour enrayer la dynamique des coalisés, l’Empereur leva une armée de jeunes conscrits, les Marie-Louise. Avec eux, il remporta plusieurs batailles importantes comme la Bataille de Lutzen, le 2 Mai 1813. De plus, il signa avec les coalisés l’armistice de Pleiswitz, le 4 juin. Durant la trêve, chaque camp se renforça. Une solution de paix, incluant l’abandon de tous les territoires conquis par la France depuis la Révolution, fut presque trouvée grâce aux négociations menées par l’Autriche. Néanmoins Napoléon refusa et la guerre reprit.

Le coup fatal viendra de l’Autriche qui reprit les hostilités le 11 août. Plusieurs batailles s’en suivirent. Napoléon enchaînait les victoires mais ses maréchaux furent régulièrement mis en déroute. Tous ses efforts étaient vains. Il dut alors se replier sur Leipzig où eut lieu l’une des plus grandes batailles de son règne du 15 au 19 Octobre. Malgré un rapport de force défavorable, la Grande Armée tint bon face à ses ennemis. Cependant le 18, les Saxons trahirent les français en commençant à leur tirer dessus. Ce revirement obligea Napoléon à quitter la ville et à se replier sur le Rhin.

18 Juin 1815 : Le coup de grâce de la Prusse

Au fur et à mesure des avancées alliées, les Etats allemands signèrent la paix avec les coalisés. Ainsi, ils lâchèrent l’Empereur. Enfin, vous en connaissez le dénouement. Les coalisés marchèrent sur la France puis Napoléon abdiqua à Fontainebleau le 6 Avril 1814 et fut exilé à l’Île d’Elbe après les adieux à sa garde. Il y resta 10 mois. Quand la situation politique se dégrada contre le Roi de France, Louis XVIII, et que les clauses de l’abdication (rentes et visites) ne furent pas respectées, il quitta l’île.   

Napoléon parti le 26 février et débarqua le 1er Mars il à Golfe-Juan en Provence afin de reprendre le pouvoir. Le lendemain, il entama son Vol de l’Aigle qui le ramena sur le trône de France le 20 mars. Immédiatement, ses ennemis, réunis depuis le 18 Septembre 1814 à Vienne pour un congrès diplomatique, apprirent la nouvelle. Ils s’en inquiétèrent et s’allièrent afin de lever de nombreuses troupes pour repartir en campagne contre Napoléon.

Napoléon, opposé aux armées coalisées, tenta de les battre séparément avant qu’il ne soit trop tard. Il commença par le front belge où était stationnées les armées anglo-prussiennes de Wellington et de Blücher. Les premières batailles se passèrent pour le mieux. Les deux armées furent battues séparément et sévèrement éreintées. Napoléon engagea alors ses troupes à Waterloo contre les anglais pour un dénouement final tragique. Malgré un enlisement de la bataille, les français avançaient et était sur le point de dérouter les Anglais. Sauf qu’au dernier moment, Blücher et son armée prussienne entrèrent sur le champ de bataille et vinrent à donner le coup de grâce à Napoléon, en renversant le sort de la bataille.

Napoléon fut mis en déroute et contraint d’abdiquer quelques jours après. Cette fois c’est l’île perdue, au milieu de l’Atlantique Sud, de Sainte-Hélène qui l’accueillera jusqu’à sa mort.

Le Château de Fontainebleau
Le Château de Fontainebleau, où abdiqua Napoléon 1er, le 6 avril 1814

Les principales villes de la mise au pas des Etats Allemands

Vous ne pourrez pas retrouvez les principales villes de la mise au pas des Etats Allemands dans mes Cartes aux Trésors. Cela n’est pas assez pertinent. A la place, je vous propose les principales du règne de Napoléon. Nous découvrirons ensemble leurs plus beaux monuments.

Ajaccio

Boulogne-sur-Mer

Lyon

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